The deus ex-machina as a forgotten genius // Rocksound // Hors Serie Rock Français
1 – Dans la présentation de Comity…
La frustration que l’on tente de faire sortir à travers notre musique est le reflet de l’aliénation des sentiments par soi même. C’est à dire que les sentiments humains ne sont pas libres de s’exprimer, de sortir. C’est un conflit immuable d’où cette frustration.
Notre musique est pour nous une façon de les exprimer plus librement en tentant de provoquer cette même frustration chez l’auditeur, ça se traduit dans le travail des structures, la lourdeur et la lenteur de certains riffes mélangés à des phases plus violentes ou plus Pop, c’est le fait de les enchaîner dans un ordre donné qui créé la frustration. On ne donne pas à l’auditeur ce qu’il pourrait attendre.
On n’a pas d’autres motivations que de pousser notre musique toujours plus loin.
2 – Comity joue un style très « ouvert »…
Notre style est naturel, il n’y a pas d’effort de notre part pour arriver là où nous sommes. Ca ne nous paraît pas particulièrement complexe, il n’y a pas d’interférence entre nous on a un état d’esprit assez homogène.
Le processus de composition est assez long, en fait c’est pas mal axé sur la discussion, savoir comment faire évoluer le morceau. Ce qu’on veut faire passer, où casser, où bloquer…
Mais au final on fait quand même du son pour le plaisir. On n’a pas envie de tout écrire sur papier tout calculer, même réfléchit ça doit rester spontané.
3 – Existe-t-il une différence…
Oui, le studio a une démarche plus réfléchie que le live. Le live c’est du brut, un instantané, plus direct. Le studio nous permet de mieux travailler les ambiances en ajoutant des instruments extérieurs, des sons, effets… Le résultat est plus abouti, plus en profondeur.
4 – Votre style vous permet de jouer avec toutes sorte de groupes…
C’est vrai qu’on joue avec des groupes de tout style, cela fait avancer les choses sur un plan humain. Mais les réactions des gens sont très différentes. La majorité des gens ont du mal à accrocher à la première écoute parce qu’on est trop bizarre pour la scène HxC / Métal, trop violent pour la scène Rock et trop atmosphérique pour la scène death. Mais il y a (heureusement) des gens qui comprennent et ça fait toujours plaisir.
5 – Que vous a apporté le split avec XII…
Pas mal de liens se sont créés partout en France, quelques propositions de labels mais rien de concret, sinon il y a eu de bons échos dans la presse. Ca va nous permettre d’enregistrer l’album « The Deus Ex-Machina As A Forgotten Genius » (Octobre/Novembre 2002) dans de bonnes conditions, cette fois on va pouvoir prendre plus de temps (le split à été enregistré en 5 jours). Une mini tournée accompagnera l’album en Septembre / Octobre.
6 – Une scène parisienne, dont vous faites partie, semble avoir éclot…
On ne fait pas partie de la scène parisienne, on y a des affinités, des connaissances. On était dans une association, pas un collectif. Nous ça ne nous intéresse pas, un collectif c’est une manière pour les groupes de s’entre aider de monter ensemble. Pour nous c’est juste une façon de se reconnaître, un seul groupe marche et tout le monde décolle. Nous ne pensons pas certains groupes marcheraient et encore pire, seraient congratulés par la presse si ils n’étaient pas dans un collectif. Prends l’exemple de la team nowhere , des centaines de groupes font la même chose qu’eux avec le même niveau, à partir de la on trouve dommage que les gens pensent que sur sept groupes sept sont bons.
7 – Le fait d’avoir choisi une musique complexe…
Au contraire, le fait d’être ouverts, attentifs, concentrés permet à notre musique d’évoluer rapidement. La technique la complexité n’est pas une fin en soi : la fin c’est l’acceptation des émotions. Mais plus tu maîtrises ton instrument, plus tu es libre dans la composition. On refuse de partager des émotions faciles avec la musique, on veut aller les chercher car une fois découvertes elles ont beaucoup plus d’impacts. Donc le fait de jouer une musique ouverte et apparemment complexe.
Par Franck Frejnik